A 8 ans, je découvre la terre dans un atelier de quartier. Quinze ans plus tard, je choisis d’y revenir : façonner, modeler, observer la matière. La céramique n’est pas un art immédiat, elle demande du temps, de la patience, de l’expérimentation. Chaque pièce naît d’un processus lent, où le hasard et la maîtrise s’entremêlent. Pendant trois ans, je me forme dans différents ateliers. Chez Luisa Maisel, je goûte à une approche libre et joyeuse de la faïence. En Aveyron, auprès de Thierry Breuvart, je découvre  la rigueur du grès, la puissance des fours à gaz et à bois, la fabrication des émaux. D’autres céramistes généreux m’ont transmis la patience et l’exigence de ce métier d’art. En 2011, de retour à Marseille, ma ville natale,  j’anime mes premiers cours pour transmettre à mon tour. Faute d’atelier, je m’oriente un temps vers le bijou, un autre art du feu, possiblement plus nomade. La terre laisse place à l’or. En 2023, je retrouve enfin un lieu pour créer.


Aujourd’hui, avec Liiv, j’explore un univers solaire et méditerranéen. Je façonne des objets en grès brut, porcelaine et or, dans une approche lente et intuitive. J’expérimente les contrastes de matière : rugosité du grès sable et douceur de la porcelaine, craquelures de terre et éclat des dorures, pour créer des formes simples et puissantes, comme des vestiges surgis du sable.

Mes céramiques sont comme des offrandes au soleil. Elles captent et reflètent sa lumière, évoquent des rituels imaginaires, des reliques païennes.  Un lien ancien au feu, aux gestes premiers.

Chaque pièce porte la mémoire des paysages méditerranéens, de la terre fissurée par la chaleur et des dorures qui scintillent à l’horizon. Murales, vases ou luminaires deviennent des objets de seuil : entre utilitaire et sacré, terre et or, présent et mémoire.